Une plante invasive est une plante exogène (importée) dont l'introduction, volontaire ou fortuite, mais surtout la prolifération dans des milieux naturels ou semi-naturels provoque, ou est susceptible de provoquer, des nuisances à l'écosystème dans lequel elle a été introduite.
En effet, dans les milieux ouverts tels que les berges aménagées, zones humides, prairies calcaires…, les plantes invasives concurrencent les espèces locales voire participent à leur régression.
La renouée du Japon (Fallopia japonica), originaire de l'Himalaya (son nom est relativement impropre) a été introduite au début du 20 ème siècle en Europe comme plante d'ornement.
Dans les années soixante, les professeurs de botanique nous prévenaient : dans 20 ans cette plante va poser un grand nombre de problèmes car elle se propage de façon exceptionnelle, se bouture avec une facilité déconcertante, résiste aux désherbants, cela se vérifie aujourd'hui.
Il s'agit d'un arbuste aux feuilles larges, pointues en leur extrémité. La tige, d'un diamètre de 1 à 2 cm, rougeâtre, est creuse. Les fleurs blanches forment des épis.
Cette plante est présente dans le Val-d’Oise depuis un bon nombre d’années. Des stations importantes se situent le long de la Seine, l’Oise et de leurs affluents : la Viosne et le Sausseron et aussi dans le bassin de l’Epte. En quelques années elle a couvert dans certains endroits, des surfaces importantes (plusieurs ares) en rendant délicat l’accès au cours d’eau et aussi la pratique de la pêche. Il semble évident que la principale cause de la dispersion soit l’emportement des racines lors des crues hivernales. Elle colonise rapidement, les berges en particulier celles faites de blocs rocheux, c'est-à-dire des endroits où l'entretien est délicat et pas toujours très bien assuré jusque là. Il faut aussi dire qu’en 2 ou 3 ans un pied, par son développement et multiplication végétative, couvre plusieurs mètres carrés.
Cette plante à croissance rapide, par ses rhizomes produit de nombreuses tiges et tend à éliminer les autres peuplements et à banaliser les sites. Les conséquences sont immédiates et importantes pour les milieux, elles tiennent des difficultés de réinstallation d'autres plantes ripisylves (arbres, arbustes, roseaux, etc.), ce qui nuit à la diversité biologique du bord des eaux et de l'accès au cours d'eau qui devient impossible dans certains cas.
Le traitement contre cet envahissement se fait en plusieurs phases qui incluent les coupes régulières des pousses. Dès le printemps, lorsque les tiges mesurent 50 cm de haut, on les coupe. Bien sûr la repousse est assurée. Les coupes suivantes interviennent chaque fois que la plante atteint 40 ou 50 cm et ce durant tout l'été. En septembre, on effectue une nouvelle coupe et là où cela est possible on effectue un passage à la charrue afin de mettre les racines à nu et de tenter de les ramasser, de les laisser sécher, de les traiter à la chaux vive ou de les mettre au contact du gel hivernal. Dans certains cas, on effectue un traitement herbicide qui, sur les plantes affaiblies par les coupes répétées, peut être efficace. Le principal inconvénient des herbicides est leur non sélectivité et bien entendu leur nocivité pour les eaux voisines. Dans ce cas, on opère avec des dosages appropriés et durant une fenêtre météo favorable et sur les plantes assez éloignées de la berge.
De toute façon ces traitements ne suffisent pas! L'année suivante des repousses apparaissent. Un entretien sera nécessaire et il faut d'urgence remplacer les plantes par d'autres. Quelques arbres (saules, frênes, aulnes) plantés là vont parvenir à supplanter les renouées. Entre les arbres les autres plantes vont repousser et en particulier les graminées (on peut semer un gazon genre pelouse pour terrain de sport) qu'il est aisé d'entretenir ; les coupes régulières limitent la repousse des renouées, “fatiguent’’ la plante. Les tentatives en cours n’ont pas prouvé que les renouées disparaissent.
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